Le DPE est un outil central de la politique énergétique française. Il permet d’évaluer la consommation énergétique d’un logement et son impact environnemental. Mais derrière les étiquettes A à G, se cache une notion souvent méconnue : la distinction entre énergie finale et énergie primaire.
L’énergie finale est celle que vous consommez réellement dans votre logement : c’est ce qui s’affiche sur votre facture d’électricité ou de gaz. L’énergie primaire, en revanche, inclut l’ensemble de l’énergie nécessaire en amont pour produire et acheminer cette énergie finale. Cela comprend les pertes liées à la production, au transport et à la transformation. Le DPE est exprimé en kWh d’énergie primaire, car cette mesure reflète mieux l’impact global d’un bâtiment sur les ressources énergétiques.
Historiquement, l’électricité avait un coefficient de conversion élevé : 2,58, puis 2,3 depuis 2021. Cela signifie que chaque kWh consommé en électricité était compté comme 2,3 kWh d’énergie primaire dans le DPE. Ce coefficient avait été fixé dans les années 1970, à une époque où l’électricité provenait en grande partie de sources fossiles.
À partir du 1er janvier 2026, ce coefficient passera de 2,3 à 1,9, pour mieux refléter la réalité actuelle : plus de 90 % de l’électricité française est décarbonée, grâce au nucléaire, à l’hydroélectricité et aux énergies renouvelables. Ce changement va réévaluer favorablement de nombreux logements chauffés à l’électricité.
Environ 850 000 logements sortiront automatiquement des classes F et G, selon les estimations. Cette évolution aura un impact majeur sur le marché locatif, en allégeant les interdictions de location prévues pour les passoires thermiques. Elle permettra aussi de valoriser les logements électriques, souvent injustement pénalisés.